Les difficultés d’attention, fréquentes après la longue trêve estivale, sont l’un des symptômes de cette maladie.

Environ 5 % des enfants seulement souffrent d’un « trouble déficit de l’attention / hyperactivité »
En fonction de leur maturation cérébrale, les enfants peuvent soutenir leur attention plus ou moins longtemps. Et leur capacité de concentration augmente avec le temps. Les enseignants et les parents doivent donc adapter les demandes à leurs possibilités. Mais certains jeunes ont beaucoup de mal à appréhender un jeu, à écouter une histoire, à partager des activités au sein d’un groupe dès la crèche et, par la suite, à répondre aux exigences scolaires. La question se pose alors de savoir s’il s’agit d’un défaut d’adaptation de l’enfant, d’un problème environnemental, du manque de règles éducatives ou d’un véritable déficit de l’attention.
D’emblée, les membres de la Société française de pédiatrie (SFP) rappellent qu’environ 5 % des enfants « seulement », en majorité des garçons, souffrent d’un « trouble déficit de l’attention / hyperactivité » (TDAH). Et, selon eux, ce diagnostic est actuellement posé par excès, « certains enfants pâtissant souvent plus d’un manque, voire d’une absence totale de règles ou de codes éducatifs limitant par là même le développement de leur capacité de concentration ».

Trois critères stricts

« La définition médicale du TDAH a une reconnaissance internationale et repose sur des critères très stricts associant inattention, hyperactivité et impulsivité, trio essentiel au diagnostic », rappelle le professeur Brigitte Chabrol, chef de service de pédiatrie et de neurologie pédiatrique de l’hôpital la Timone à Marseille et présidente de la SFP. « Ces trois items doivent être retrouvés sur tous les lieux de vie de l’enfant, les troubles s’exprimant, par exemple, au moins dans deux circonstances ou lieux différents, école et domicile. » Enfin, le retentissement des troubles sur l’intégration à la vie sociale et scolaire doit être réel.
Si la médecine scolaire joue un rôle important dans le dépistage des troubles du déficit de l’attention, le diagnostic est souvent porté par le pédiatre qui suit l’enfant. Et c’est ce dernier qui doit, en cas de doute, remettre des questionnaires très complets aux parents, à l’enseignant et à toute personne proche de l’enfant, puis faire réaliser un bilan spécialisé pour rechercher l’origine d’un trouble neurodéveloppemental.

Traitement médicamenteux rare

Une fois le diagnostic de TDAH clairement établi, il reste à expliquer aux parents son origine neurobiologique. « Trop souvent, on invoque un relationnel difficile au cours de la grossesse ou dans la petite enfance, ce qui n’a jamais été prouvé scientifiquement », estime le professeur Chabrol. Elle ajoute que ce n’est pas parce qu’une famille est « désorganisée » que l’enfant a un trouble de l’attention. Au contraire, l’enfant qui souffre d’un trouble de l’attention peut, malgré lui, désorganiser ses relations avec ses frères, ses sœurs et ses parents. Il faut alors tous les prendre en charge, notamment par une approche psychocomportementale.
Enfin, un traitement médicamenteux ne peut être prescrit qu’après une évaluation faite par un neuropédiatre ou un pédopsychiatre. Seuls ces spécialistes ont le droit de délivrer l’ordonnance initiale de Ritaline. Et, selon la SFP, « la prise en charge médicamenteuse du trouble neurofonctionnel lui-même est rare, mais s’avère utile et très efficace lorsqu’il y a un retentissement scolaire et social important ». Tout en sachant que ce médicament traite « l’inattention » et non l’hyperactivité.