Un enfant noir, à la peau noire, aux yeux noirs, aux cheveux crépus ou frisés, est un enfant.
Un enfant blanc, à la peau rose, aux yeux bleus ou verts, aux cheveux blonds et raides, est un enfant.
L’un et l’autre, le noir et le blanc, ont le même sourire quand une main leur caresse le visage, quand on les regarde avec amour et leur parle avec tendresse. Ils verseront les mêmes larmes si on les contrarie, si on leur fait mal.
L’enfance est ainsi; elle est encore innocente. Elle garde en elle la vérité des choses. C’est une lumière. Il faut savoir la préserver, la protéger et la maintenir dans cette vérité que ne souillent ni mensonges ni trahison.
Ces deux enfants ont des couleurs de peau différentes, mais le même sang coule dans leur veine.
L’enfance est disponible aussi bien au rejet qu’à l’amour et l’amitié.
Même étonné, l’enfant ne cherchera pas à établir la vérité. Il faut pour cela une contre-éducation. Lutter contre le racisme, c’est commencer par démolir les préjugés, les jugements subjectifs sans fondement. Comment ? En montrant qu’ils ne tiennent pas, qu’ils sont stupides, irrationnels et dangereux. Ils peuvent se retourner contre celui qui les utilise.
Tout se joue à l’école et aussi au foyer familial.
La nature ne peut créer des êtres identiques. Elle crée des différences; la société transforme ces différences en inégalités qu’elle essaie de justifier par des lois et des règles qui ont l’apparence de la science. Juste l’apparence. Rien d’autre.
Il n’existe pas deux visages absolument identiques. Chaque visage est un miracle Parce qu’il est unique. Deux visages peuvent se ressembler ; ils ne seront jamais tout à fait les mêmes. La vie est justement ce miracle, ce mouvement permanent et changeant et qui ne reproduit jamais le même visage.

Tahar Ben Jelloun

Que ce beau texte accompagne chacun et chacune de nous, élève, enseignant, parent, afin que l’année scolaire 2010-2011 nous permette de voir et de goûter le miracle de la vie ! Tel le vœu exprimé par la direction de l’établissement.